En attendant de voir le projet multimédia qu'elles ont suscité, "Goldberg Visions", et qui est reporté à l'année prochaine, on peut déjà entendre les "Variations Goldberg" sous les doigts d'Irina Lankova.
Ces «Goldberg» ne sont pas un énième enregistrement du plus intime des grands chefs-d’œuvre de Bach, mais la part audible d’un projet multimédia qui associe la pianiste russe Irina Lankova et la vidéaste française Isabelle Françaix, et qui aurait dû être créé début juin, à l’occasion des mille ans de l’église Saint-Martin de Tourinnes-la-Grosse.
Las, Covid oblige, ce beau projet que nous avons pu voir en primeur est reporté au 27 mars 2021, date à laquelle on verra la pianiste jouer chacune des 32 variations sous les images fugitives de sa partenaire qui font autant référence au cinéma de Tarkovski qu’aux hexagrammes chinois du «Yi Jing» et ont pour dénominateur commun la nature virginale qui se déploie aux alentours de la demeure d’Irina Lankova, à Nodebais, en Brabant wallon.
C’est d’ailleurs chez elle qu’elle a enregistré ces «Goldberg» qui révèlent la face introspective d’une artiste plus habituée à jouer les grandes pages romantiques, mais sans faire l’économie de son art du chant ni se départir de sa désarmante authenticité.
L'Echo /Xavier Flament / 9 octobre 2020